15/11/2016
Trésors d'automne sur les coteaux de Jurançon


13:17 Publié dans actu, Anthologie personnelle de la poésie, Aquitaine et Grand Sud Ouest, Automne 2016, Environnement, nature, Eté 2016, Gourmandise, bonnes adresses,Cuisine, Quand est-ce, Jurançon, Mon Béarn, Objectif et grands formats, Oenologie, Passions, Pyrénées-Atlantiques | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : jurançon, vignoble, vignes, raisins, grappes, béarn, vendanges, biodynamie, culture biologique, environnement, domaine de souch, pyrénées atlantiques, clos thou
13/11/2016
Les cousins Lorrin
Petit message personnel, vers Moscou
Спасибо Татьяна из вашего прохода, видите вы скоро на берегу (диапазон) сразу после холодов! Дружба
Les cousins Lorrin n’appartenaient à aucune époque, aucun siècle n’était fait
pour eux.
Ils étaient hors du temps, hors des temps, intemporels, sous la houlette du
patriarche Louis dont on disait qu'il avait fait de brillantes études; je n'ai
jamais su lesquelles. Jamais il ne travailla.
Louis, à l’âge de vingt-deux ans avait épousé sa cousine germaine,
Catherine, la fille de son oncle maternel, car il n’est pas bon que se
dissolvent les patrimoines dans les familles cauchoises. La meilleure tactique
avait été donc et depuis de nombreuses générations de faire s’épouser entre
eux les cousins et cousines, plutôt germains, pour rapprocher les terres,
pour resserrer les demeures, pour éviter de voir s’éparpiller les biens.
Ainsi donc Louis, et Catherine , ménage exemplaire, se virent à la tête de
nombreuses propriétés, domaines agricoles, vastes demeures bourgeoises,
métairies, entourées de haies de peuples et de hêtres , dignes héritiers des
personnages de Maupassant.
Le lit conjugal servit, et Louis accomplit son devoir d’ensemencement ;
Catherine accoucha en six ans de cinq enfants.
La vaste demeure longeait la rue principale du bourg, six fenêtres aux
barreaux serrés, dont les volets se fermaient dès cinq heures du soir.
Un jardin sur l’arrière, prolongé d’un potager, puis les champs. Point d'amis,
(Louis aimait à proclamer que les seuls amis des enfants sont leurs parents ) point
de fréquentations, hormis l'inévitable curé de la paroisse ,le notaire, et puis,
un vieil évêque , dont on ne savait ce qui avait motivé son arrivée dans ce
coin reculé de Normandie. Il venait une heure pour le thé quotidien
confessait Catherine, écoutait Cécile avec bienveillance, puis repartait
jusqu'au lendemain...
Joseph, le fils aîné, porteur de toutes les espérances paternelles,
fut condamné à réussir son entrée dans la vie militaire.
Surprise, car jusqu’à Joseph, aucun aîné n’avait jamais eu d’autre occupation
que de prolonger la dynastie et gérer le patrimoine.
Joseph entra donc à Saint Cyr. Il disparut en Indochine.
Henri-Pierre, de treize mois son cadet, se révéla un enfant fragile,
étrangement artiste dans ce monde sans art . On le mit très vite en pension
chez les Jésuites, pour lui faire le caractère. Henri-Pierre, nous le
découvrîmes il y a peu dans de la correspondance retrouvée incidemment,
tenta de mettre fin à ses jours à treize ans.
Il se heurta violemment à la volonté paternelle, qui le destinait à la
magistrature. Il ne parlait que Beaux Arts, peinture, aquarelle, sculpture, ce
qui lui valait les foudres et les lazzi du père tout puissant .
Catherine se montra absente de l’éducation. Tout revenait à Louis qui
régentait son monde.
Cécile, délicate jeune fille, troisième de la famille, se réfugia très
rapidement dans l’extase et la contemplation du Saint Sacrement. Elle
passait le plus clair de ses journées d’enfant puis de jeune adolescente en
adoration et en prières.
Quand elle annonça sa volonté de rentrer au Carmel, son père se déchaîna.
Elle se devait à ses parents. Seule fille, il n’était pas question qu’elle opte
pour un autre destin que celui de servante, en quelque sorte, bien que le mot
n’ait jamais été prononcé, mais toujours sous entendu. Elle occupa ce poste
jusqu’à sa majorité, servile, et priante et le soir même de ses vingt et un
ans, quitta la maison aux fenêtres grillagées pour rejoindre le Carmel de
Lisieux.
Son père la décréta morte.
On ne prononça plus jamais son prénom.
Cécile disparut de la vie des Lorrin.
Le quatrième, Edouard, portrait du père, tout en rigidité et en autorité,
mena tant bien que mal ses études secondaires à leur terme, puis, élu et
cornaqué par Louis, prit la direction des affaires, ou du moins , de celles que
son père voulut bien lui déléguer. Des peccadilles , qui l’occupaient. Car Louis,
l’âge avançant, ne cédait pas un pouce de ses attributions de patriarche.
Victor était le cinquième : un bien bel enfant.
Quand il eut trois mois, ses parents se rendirent au Havre pour le présenter
à la famille paternelle. Au retour, la voiture quitta la route, Louis ne put
redresser le véhicule qui heurta un arbre ; Victor, des bras de sa mère, fut
éjecté ; on le retrouva dans le fossé.
Depuis ce jour, Victor, la cervelle brouillée, innocent à vie, se métamorphosa
en valet de ses parents qu’il servit, jour après jour.
Quand je rencontrai Victor, il était le chauffeur de papa-maman, tout de
noirs vêtus, col rigide pour le père, chapeau à voilette pour la mère.
Lui, voix hachée,prononciation hésitante, servile et aplati devant la toute
puissance paternelle,me raconta comment il s'était cassé quatre côtes et le
bras droit :
" Victor, il faut couper la branche du pommier qui passe chez le voisin.
J’ai dit oui papa. J'ai dit oui papa ...
Je suis monté dans l’arbre, j’ai scié la branche, Et je suis tombé comme ça,"
fit-il en levant au ciel ses deux grands bras qui touchaient presque le
plafond.
Je voyais sa pomme d’Adam qui montait et descendait.
J’avais à la fois pitié et envie de rire.
Alors papa a pris la brouette, j’avais mal, il m'a dit de m’y asseoir et il m’a
reconduit à la maison. Je crois que ça s’est remis maintenant. Mais j'avais
mal. "
Victor avait bien entendu scié la branche sur laquelle il était assis. On croit
que cela n’arrive que dans les histoires drôles. Non, cela arrive aussi dans les
histoires tragiques de la vie. Jusqu’à la mort de ses parents, Victor fut la
bonne, le chauffeur et le jardinier, puis, le garde malade.
Catherine partit, suivie dans le mois par Louis.
Cécile fut prévenue par Henri-Pierre, qui avait installé une galerie d'art rue
Bonaparte, à Paris et qui vivait avec Fabien depuis plus de vingt- deux ans.
Edouard Lorrin avait pris les rênes de l’héritage, marié à une cousine,
il était déjà quatre fois père et régentait les biens de mains de maître.
Cécile , Mère Marie Raphaëlle, vint, ombre sombre, qui avait obtenu de la
Supérieure l’exceptionnelle permission de sortie.
Elle sourit à Victor, qui ne savait qui elle était. Elle l’entoura de ses bras en
ailes protectrices, et le ramena au Carmel.
Il y finit ses jours comme jardinier, ombre parmi les ombres, entouré de la
première affection de sa vie, serein, calme, dérangé et gentil.
10/11/2016
TEL QUEL : la météo et moi
Je pense que personne ne s'intéressera à ma météo,
j'ai comme une sensation d'ostracisme...
et pourtant je n'ai pas voté pour Trump .
Le temps et mon humeur ont peu de liaison ;
j'ai mes brouillards et mon beau temps
au-dedans de moi.
Blaise Pascal




11:35 Publié dans actu, Anthologie personnelle de la poésie, Aquitaine et Grand Sud Ouest, Arcachon, Automne 2016, Bordeaux, historique, architecture, ses vins, Environnement, nature, flore, la vie des blogs, Lire, Bouquins - bouquins, des livres pour vivre, Mon Béarn, Objectif et grands formats, Passions, Photo | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : météo, beau temps, abeille, vigne, brouillard, brume, vignoble, bassin d'arcachon, saison, blaise pascal, jurançon
09/11/2016
Voir CAPTIEUX et mourir.................................
A l'occasion de l' ouverture d ' un nouveau point de vente au marché des Capucins
à Bordeaux, petit rappel de cette belle aventure.
C'est un endroit par lequel on passe, et encore, plus beaucoup maintenant
que l'autoroute l'Aliénor, dessert direct Pau - Langon - Bordeaux, c'est un
lieu sans grand charme, sans charme du tout on devrait dire,
une commune du sud Gironde de 1300 âmes et quelques, au milieu des
pins, qui fut longtemps synonyme de légèreté ,
pensez !
le site de la commune fut choisi en 1950 par les Américains pour y installer
un important dépôt de munitions tout près de la D932, sur 100 KM2, au lieu
dit Le Poteau. De Gaulle demanda le départ du territoire français des bases
américaines en 1966 . En partant, les Américains laissèrent beaucoup de
matériel qui fut revendu aux habitants et entreprises de la région. Les
installations militaires furent reprises par l'Armée française.
Qui dit armée, dit militaires, donc dit filles à soldats : au Poteau, on se
souvient encore des maisons closes, closes, mais largement ouvertes aux
beaux Américains.
Le camp a fermé, les claques aussi, mais beaucoup plus tard.
Un documentaire La Fabrique de l'Histoire d'Emmanuel Laurentin de
France -Culture évoqua son histoire dans le cadre d'une série Les
Américains et nous [2/4], et insista sur les quelques maisons
closes du Poteau, fermées seulement en mars 1987 sur ordre
(et ce quarante ans après l’interdiction des maisons closes par la
loi Marthe Richard)
Reste ce bourg au sud de la Gironde, une route qui le traverse,
une église, un monument aux morts,
une étape sur le Chemin de Saint Jacques,
l’écureuil emblématique qui tient sa pomme de pin à l'entrée du bourg,
un ou deux cafés,
une fontaine qui soignerait les rhumatismes,
la France profonde, quoi...
BON,
et alors ?
pourquoi diable, écrivassière farfelue, nous évoquer un tel endroit?
Ne nous dis pas que tu en as fait ton nouveau lieu de
résidence, de villégiature ?
CAPTIEUX !
l'incontournable, la magnifique, la sublime, la délectable! ! !
Non mais, tu divagues ! tu as tout fumé aujourd'hui pour nous
écrire de tels délires !
Voir Captieux et mourir tant que tu y es !
Eh ! Vous ne croyez pas si bien dire,
Mourir de plaisir ! ...
Car Captieux, sous ses allures de rien du tout, est un sommet,
un passage obligé:
et maintenant, plutôt que d'aller direct de Bordeaux à Pau, en rentrant,
nous prenons souvent la Départementale,
débarrassée de ses camions, elle est très roulante, on rajoute 10 ou 15
minutes au temps de trajet autoroute, on économise plus de 20 euro
( Aliénor est la plus chère de France ) et on s'arrête à Captieux,
pour,
pour,
pour,
pour,
mais pour quoi donc ?
Tu dis, oui ou non ?
pour...
Mais
pour ça !
*
*
*
*
Car figurez-vous que dans ce petit bourg paumé au milieu de la forêt de
pins, il existe le plus extraordinaire boulanger- pâtissier, - confectionneur de
puits d'amour .
Vous ne me croyez pas?
A votre guise,
il n'empêche qu'on vient de partout, de très loin même, que Jacques
Seguin, qui maintenant a pris sa retraite et a vendu son affaire , a
transformé Captieux en étape gourmande hors pair.
1000 par jour, de ces petits joyaux dont on se fait qu'une bouchée.
Je n'ai jamais dégusté de nuages, mais cela doit y ressembler,
une coque légère de pâte à choux, et une crème mousseuse,aérienne ,
vanillée, divine, caramélisée juste ce qu'il convient. Les deux jeunes
successeurs perpétuent le miracle de Captieux et ont ouvert boutique (s) à
Bordeaux , 106 avenue du général de Gaule et 58 cours Portal ,
quartier des Chartrons
suivez les sur FB
Le Puits d'amour de Captieux | Facebook
On avale le premier puits d'amour, vite suivi d'un second pour confirmation
du délice, puis d'un troisième, pour s'assurer qu'on ne rêve pas, et d'un
quatrième par pure gourmandise. J'en connais qui la pousse beaucoup plus
loin...
J'en connais qui s'arrête sur le chemin de Bordeaux à l'aller et au
retour,
Pensez: 20 euro d'économie d'autoroute à chaque voyage, 60 centimes le
puits d'amour, le calcul est vite fait ! ! !
Et pour peu que vous véhiculiez quelques covoiturés, ils découvrent, les
yeux agrandis, les babines en folie, le palais émoustillé les merveilles de
Captieux.
Quand je vous disais...
article Figaro Magazine,
]
des chemins de Saint-Jacques - Partenaire.fr
Sud Ouest
Captieux (33) : Les puits d'amour se savourent toujours ...
20:23 Publié dans actu, Aquitaine et Grand Sud Ouest, Automne 2016, Bordeaux, historique, architecture, ses vins, Environnement, nature, Eté 2016, Gironde, Gourmandise, bonnes adresses,Cuisine, Quand est-ce, Les errances de la Poule au Pau, Objectif et grands formats, Passions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : puits d'amour, gironde, aquitaine, captieux, maison seguin bordeaux, gourmandise, délices, bordeaux, marché des capucins