15/01/2019
L'histoire de Jephté
Une dédicace toute particulière pour
Philippe , Jeanne,
Gabrielle Oliveira - Guyon , Marion, Charlotte à France
Musique
La Bible nous raconte les histoires les plus incroyables,
et surtout les plus violentes.
Je suis toujours sidérée de constater combien les hommes ont
besoin depuis toujours de dieux avides de sang.
Remontons aux plus anciennes mythologies, égyptienne,
mésopotamienne,
précolombienne,
grecque,
romaine,
toujours et toujours des dieux qui demandent , exigent du sang,
des sacrifices, toujours et toujours . Abraham et Isaac ,
Hippolyte, Iphigėnie, le tribut au minotaure,....
souvent les enfants martyrs,
La Bible, l'ancien testament a repris ces codes.
L'histoire de Jephté, roi d'Israël , n'échappe pas à la tradition.
Un roi guerrier, une bataille contre les ennemis d'Israël ,
une prière à Dieu pour otenir la victoire, et une promesse de
Jephté à Dieu :
si tu m'accordes la victoire, je t'offrirai en sacrifice la première
personne que je verrai .
Promesse funeste et fatale
Sa fille s'avance vers lui, rayonnante de cette victoire.
Elle demande à son père deux mois de retraite avec ses
compagnes pour se préparer à renoncer à la vie, elle offre sa
virginité, participe au sacrifice.
Au bout de ces deux mois son père exécute celle qui demeure
la fille sans nom, pour accomplir la promesse faite à Yahvé.
Histoire horrible.
Il faudra attendre Giacomo Carissimi, 1605-1674 dans
l'Italie du XVIIe siècle , autour de 1648, pour écrire sur ce
scénario effrayant un sublime oratorio, sans doute une des plus
belles pages vocales jamais écrites. On est au coeur de l'époque
baroque, celle de tous les excès en matière d'Art, peinture,
architecture, musique, sculpture .
Le cri du père est bien un cri baroque , qui rejoint celui de
Daphné métamorphosée en laurier pour échapper à Apollon,
sculpture du Bernin , entre 1622 et 1625, pratiquement
contemporaine de l'oeuvre exemplaire de Carissimi.
Oui exemplaire : Il n'est qu'à écouter le choeur final, la page
qui me bouleverse depuis la découverte que je fis de cette oeuvre
vers mes 16 ans et qui a accompagné toute ma vie musicale.
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17:06 Publié dans actu, Amitié, Anthologie personnelle de la poésie, Dire l'Amour , Autour du coeur..., Histoire de l'Art, peinture,danse,sculpture,archit, Hiver 2018-2019, Italie, Mes amours musicales, Musique pour le jour et la nuit, philosophie, mythologie, théologie,, Religion (s) | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : oratorio, michel corboz, bible, mythologies, sacrifices, carissimi, gabrielle oliveira guyon, france musique est à vous
13/01/2019
L'Europe et l'hiver, le plus beau des voyages
L'hiver dans les capitales et villes européennes,
Londres, Rome, Prague , Vienne, Budapest , Copenhague,
Amsterdam, Bruxelles , Helsinki , Venise, Athènes ...
quelques lieux magnifiés par la neige.
Regardez, écoutez Richard Wagner, Siegfried Idyll,
un extrait, puis dans son intégralité si cela vous tente,
nous commençons notre voyage par Hallstatt en Autriche,
puis le lac de Côme en Italie,
Venise ,
l'incroyable château de Louis II de Bavière, Neuschwanstein ,
une percée vers la Grèce, Athènes et l' Acropole
avant de repartir au nord vers Londres, puis Rome........etc
Hallstatt
Lac de Côme
Venise
Neuschwanstein
Athènes
Londres
Rome
Prague
Vienne
Budapest
Copenhague
Amsterdam
Bruxelles
en Bavière,
en Norvège,
Bruges,
Lausanne,
la concha de San Sebastian
lac de Bled en Slovénie
Vienne
Helsinki
et nous achevons notre tour d'Europe enneigée en France
avec trois châteaux de conte de fée
Chambord, Vaux le Vicomte et Versailles
18:39 Publié dans actu, Allemagne, Anthologie personnelle de la poésie, Dire l'Amour , Autour du coeur..., Environnement, nature, Espagne, Histoire de l'Art, peinture,danse,sculpture,archit, Hiver 2018-2019, Italie, Mes amours musicales, Musique pour le jour et la nuit, Norvège, Patrimoine, architecture, monument historique, Prague, Rome, Suisse, Versailles, Voyage | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : londres, rome, prague, neige, hiver, vienne, copenhague, amsterdam, bruxelles, helsinki, neuschwanstein, venise, lac de come, autriche, wagner, simon rattle, athenes, siegfried idyll
07/01/2019
Epiphanie, comment aimez -vous la galette ?
En musique s'il vous plaît, et en cadence,
VITE , Vite , jetez vous vite dessus,
elle sort du four, toute chaude, odorante, craquante et
délicieuse, la galette toute amande , je ne vous dis que ça...
Et si vous n'avez pas le courage de vous lancer en cuisine,
remettez vous en au talent de Jean Guy Létendard ,
pâtisserie Saint André à PAU
pour une galette frangipane d'exception
Ou bien choisissez la galette briochée aux fruits confits
19:47 Publié dans actu, Aquitaine et Grand Sud Ouest, Dire l'Amour , Autour du coeur..., gastronomie et délices, Gourmandise, bonnes adresses,Cuisine, Quand est-ce, Hiver 2018-2019, Mes amours musicales, Mon atelier cuisine, Musique pour le jour et la nuit, Pau, ma ville,, Pyrénées-Atlantiques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : épiphanie, tirer les rois, galette, frangipane, pâte feuilletée, recettes, amandes, la marche de radetzky.daniel barenboim, vienne, pâtisserie saint andré, pau
30/12/2018
Les Oranges d'Alphonse DAUDET et l'étymologie du mot "orange "
Envie folle de lumière, de chaud soleil :
les oranges me viennent à l'esprit .
cadeau royal que ce fruit sucré, coloré, délicieux et lumineux
au cœur de la saison triste,
Saint Nicolas en apporte toujours, accompagnées de noix,
les fruits d'élection de sa fête
Orange, un mot qui a drôlement voyagé :
" Dictionnaire des mots français d'origine arabe "
(Coll. Points Seuil) de Salah Guemriche .
Journaliste indépendant algérien, à l'exception de quelques
années au magazine Parole et musique, Salah Guemriche vit en
France depuis 1976.
Son statut d'intellectuel algérien lui permet de s'exprimer dans
divers journaux dont Libération, Courrier de l'UNESCO et La
Croix. Il est aussi l'auteur d'un recueil de poèmes, 'Alphabétiser
le silence' et de deux romans, 'L' Homme de la première phase'
et 'Un été sans juillet'.
Le voyage de l'ORANGE :
Ce mot vient du persan (langue indo européenne ) "narang" par
l'intermédiaire de l'arabe. On peut constater le disparition du -n
initial (certainement confondu avec l'article indéfini.)
Il est cependant conservé dans le vénitien naranza ou l'espagnol
naranja;
autre élément étonnant : le -o initial: l'italien a supprimé le -n
comme le français mais a conservé le -a : arnacia.
A l'origine, l'orange désignait l'orange amère , c'est elle que les Vénitiens appelaient naranza. En grec ancien, l’orange se disait
χρυσόμηλον, c'est-à-dire pomme d’or, malheureusement aujourd’hui
en grec moderne, l’orange a l’appellation πορτοκαλί et les oranges
amères portent le nom de νεράντζι qui est proche du mot vénitien naranza.
A noter que or et orange avaient la même signification.
Ces oranges amères sont apparues en Italie au XIe siècle, elles
ont été transmises par les Perses aux Arabes qui les ont importees en Sicile .
L'orange que nous connaissons de nos jours est l'orange douce,
originaire de Chine et qui a été introduite en Europe vers les
XVI/XVII° siècles,à partir de l'Inde par les Portugais d'où
l'appelatio8de l'orange -du Portugal dans certaines langues .
albanais : portokallë,
bulgare :portokal,
grec : portokali,
roumain : portocală,
turc : portokal)...
Avant cela, nous ne connaissions que l 'orange amère. Cette orange douce fut ensuite nommée " pomme de Chine "
Furetière écrit orenge (ce terme désigne les oranges amères)
pour les oranges douces :
orenge de Portugal (cf. arabe bordogal)
ou orenge de Chine (cf. allemand "Apfelsine" , pomme de Chine,
en néerlandais" Sinaasappel", en arabe maghrébin "China " )
en latin (botanique) orange s'écrit aurantium (cf. or du latin
classique aurum)
le terme botanique est citrus aurantium (pour l'orange douce)
Me revient à l'occasion le merveilleux souvenir des oranges du
jardin de Valencia, oranges qu'il suffisait de serrer en écartant
les doigts pour qu'elles s'ouvrissent en laissant couler leur nectar
sucré! Le bonheur à portée de gourmandise.
Ah les oranges de Valencia ! ! !
Et maintenant, voyons quel jus pour vous en produit la
prose si poétique de Daudet.
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Pour bien connaître les oranges, il faut les avoir vues chez elles,
aux îles Baléares, en Sardaigne, en Corse, en Algérie,
dans l'air bleu doré, l'atmosphère tiède de la Méditerranée.
Je me rappelle un petit bois d'orangers à Blidah :
c'est là qu'elles étaient belles !
*
*
Dans le feuillage vert sombre,lustré, vernissé,
les fruits avaient l'éclat de verres de couleur, et doraient l'air
environnant avec cette auréole de splendeur
qui entoure les fleurs éclatantes.
Ça et là des éclaircies laissaient voir à travers les branches
les remparts de la petite ville, le minaret d'une mosquée,
le dôme d'un marabout,et au-dessus de l'énorme masse de l'Atlas,
verte à sa base, couronnée de neige comme d'une fourrure blanche,
avec des moutonnements,un flou de flocons tombés.
Une nuit, pendant que j'étais là,
je ne sais par quel phénomène ignoré depuis trente ans,
cette zone de frimas et d'hiver se secoua sur la ville endormie ,
et Blidah se réveilla transformée, poudrée à blanc.
Dans cet air algérien si léger,si pur,
la neige semblait une poussière de nacre.
Elle avait des reflets de plumes de paon blanc.
Le plus beau, c'était le bois d'orangers.
Les feuilles solides gardaient la neige intacte et droite
comme des sorbets sur des plateaux de laque,
et tous les fruits poudrés à frimas avaient une douceur splendide,
un rayonnement discret comme de l'or voilé de claires étoffes
blanches.
*
*
Cela donnait vaguement l'impression d'une fête d'église,
de soutanes rouges sous des robes de dentelles, de dorures
d'autel enveloppées de guipures...
Mais mon meilleur souvenir d'oranges me vient encore
de Barbicaglia, un grand jardin auprès d'Ajaccio
où j'allais faire la sieste aux heures de chaleur.
Ici les orangers, plus hauts, plus espacés qu'à Blidah,
descendaient jusqu'à la route, dont le jardin
n'était séparé que par une haie vive et un fossé.
Tout de suite après, c'était la mer, l'immense mer bleue...
Quelles bonnes heures j'ai passées dans ce jardin !
Au-dessus de ma tête, les orangers en fleur et en fruit
brûlaient leur parfum d'essence.
De temps en temps, une orange mûre, détachée tout à coup,
tombait près de moi comme alourdie de chaleur,
avec un bruit mat, sans écho,sur la terre pleine.
Je n'avais qu'à allonger la main.
C'étaient des fruits superbes, d'un rouge pourpre à l'intérieur.
Ils me paraissaient exquis, et puis l'horizon était si beau !
Entre les feuilles, la mer mettait des espaces bleus éblouissants
comme des morceaux de verre briséqui miroitaient dans la brume
de l'air. Avec cela le mouvement du flot agitant l'atmosphère à de grandes distances, ce murmure cadencé qui vous berce
dans une barque invisible, la chaleur, l'odeur des oranges...
Ah ! qu'on était bien pour dormir dans le jardin de Barbicaglia !
*
*
Quelques fois cependant, au meilleur moment de la sieste,
des éclats de tambour me réveillaient en sursaut.
C'étaient de malheureux tapins qui venaient s'exercer en bas,
sur la route. A travers les trous de la haie,
j'apercevais le cuivre des tambours et les grands tabliers blancs
sur les pantalons rouges.
Pour s'abriter un peu de la lumière aveuglante
que la poussière de la route renvoyait impitoyablement,
les pauvres diables venaient se mettre au pied du jardin, dans
l'ombre courte de la haie. Et ils tapaient ! et ils avaient chaud !
Alors , m'arrachant de force à mon hypnotisme, je m'amusais à
leur jeter quelques uns de ces beaux fruits d'or rouge
qui pendaient près de ma main.
Le tambour visé s'arrêtait.
Il avait une minute d'hésitation, un regard circulaire pour voir
d'où venait la superbe orange roulant devant lui dans le fossé ;
puis il la ramassait bien vite et mordait à pleines dents
sans même enlever l'écorce.
Je me souviens aussi que tout à côté de Barbicaglia,
et séparé seulement par un petit mur bas, il y avait un jardinet
assez bizarreque je dominais de la hauteur où je me trouvais.
C'était un petit coin de terre, bourgeoisement dessiné.
Ses allées blondes de sable,bordées de buis très verts,
les deux cyprès de sa porte d'entrée,
lui donnaient l'aspect d'une bastide marseillaise.
Pas une ligne d'ombre.
Au fond, un bâtiment de pierre blanche avec des jours de caveau
au ras du sol. J'avais d'abord cru à une maison de campagne ;
mais, en y regardant mieux, la croix qui la surmontait,
une inscription que je voyais de loin, creusée dans la pierre,
sans en distinguer le texte, me firent reconnaître un tombeau de
famille corse.Tout autour d'Ajaccio,
il y a beaucoup de ces petites chapelles mortuaires,
dressées au milieu de jardins à elles seules.
La famille y vient le dimanche, rendre visite à ses morts.
Ainsi comprise, la mort est moins lugubre
que dans la confusion des cimetières.
Des pas amis troublent seuls le silence.
*
*
De ma place,
je voyais un bon vieux trottiner tranquillement dans les allées.
Tout le jour il taillait les arbres, bêchait, arrosait,
enlevait les fleurs fanées avec un soin minutieux ;
puis au soleil couchant, il entrait dans la petite chapelle
où dormaient les morts de sa famille ;
il resserait la bêche, les râteaux, les grands arrosoirs;
tout cela avec la tranquillité ,
la sérénité d'un jardinier de cimetière.
*
Pourtant, sans qu'il s'en rendît bien compte,
ce brave homme travaillait avec un certain recueillement ,
tous les bruits amortis et la porte du caveau
refermée chaque fois discrètement,
comme s'il eût craint de réveiller quelqu'un.
Dans le grand silence radieux,
l'entretien de ce jardin ne troublait pas un oiseau,
et son voisinage n'avait rien d'attristant.
Seulement la mer en paraissait plus immense, le ciel plus haut,
et cette sieste sans fin mettait tout autour d'elle,
parmi la nature troublante,accablante à force de vie ,
le sentiment de l'éternel repos...
Texte : Alphonse DAUDET
in Les Lettres de mon Moulin
1840 - 1897
Photographies: source Internet
LES ORANGES
TEXTE LU par FERNANDEL
*
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