10/03/2017
8 mars, des femmes compositrices
Réponse du 9 mars
Le point commun de toutes ces femmes, c'est qu'elles furent compositrices ,
pour certaines , anecdotiques, comme les souveraines,
pour les autres confirmées, sœur, épouses , compagnes
de grands musiciens, ou elles mêmes !
Je pense également à Anna Magdalena Bach, dont on pense
aujourd'hui qu'elle aurait pu participer ou être l'auteur de
certaines créations de son grand Maître d'époux.
Une belle reconnaissance dans le monde essentiellement
masculin de la création musicale .
Le gène de la musique leur serait-il en partie réservé ?.... ?
des femmes
De tous pays, de toutes les époques, et un point commun
A vous de voir, avant la suite.
Alma Mahler
Keiko Abe
Marguerite d'Autriche
Lili Boulanger
Anna Amalia duchesse de Saxe-Weimar
Clara Schumann
Betsy Jolas
Cécile Chaminade
Blanche de Castille
Fanny Mendelssohn Bartholdy
Marie Antoinette
Elisabeth Jacquet de la Guerre
Maria Theresia von Paradis
Germaine Tailleferre
Ann Boleyn ....
....
..etc, etc, etc
19:28 Publié dans ABC d'air, actu, Dire l'Amour , Autour du coeur..., Grande Histoire et petites histoires, Hiver 2016-2017, Mémoire., Mes amours musicales, Musique pour le jour et la nuit, Passions, Personnalités d'exception | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : femmes, célébrités, personnalité, compositrices, musique, fanny mendelssohn, clara schumann, lili boulanger, alma mahler, elisabeth jacquet de la guerre cécile chaminade, keiko abe germaine tailleferre, ann boleyn, maria thereza von paradis
08/03/2016
Une égérie arcachonnaise
C’est en 19 . . . que Pauline Marchicourt,
lassée de la vie parisienne,
pose définitivement ses malles à Arcachon.
Il faut lui reconnaître que ses dix dernières années dans la capitale
comblées d’honneurs, de rencontres,
d’évènements tous plus festifs les uns que les autres,
lui avaient donné à penser sur la vanité de l’existence.
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Elle arriva donc anonymement au bord du bassin,
bien décidée à se tenir éloignée
du ramdam du Tout Paris
avec lequel elle s’était décidé à couper définitivement..
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C’était sans compter avec les amis
qui la retrouvèrent,
dans sa petite maison de l’arrière Moulleau,
avenue Saint François Xavier,
et qui aussitôt, s’invitèrent pour y renouveler
les facéties et fêtes parisiennes.
Mais Pauline tint bon et éconduisit les importuns.
…Quelques temps.
Quand Marcelle Chantal,
qui avait acquis une belle et discrète propriété au Pyla
découvrit que Pauline était à deux pas de chez elle,
elle ne fit ni une ni deux, et débarqua.
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Marcelle Chantal
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Pauline dut vite renoncer à sa paix provinciale
et c’est ainsi qu’elle devint l’égérie des soirées,
et des après midis arcachonnais.
Après midis, oui,
car Marcelle lui fit découvrir en premier
les charmes de la pâtisserie Foulon.
On allait en bande y prendre le thé
et savourer les exquis sandwiches
en pain de mie triangulaires et miniatures ,
fourrés de crabe, de mousse de foie gras,
qui convenaient à toutes les heures du jour et de la nuit.
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Pauline alla rapidement fureter dans les cuisines
où Odette l’introduisit.
C’est ainsi qu’elle confia au chef la recette,
« sa » recette
de la longue tarte feuilletée aux framboises.
Foulon en fit son chef d’œuvre,
en vendit des kilomètres,
et cacha toujours l’origine de sa recette.
C’était Pauline Marchicourt.
Aujourd’hui, on le sait.
Plus personne ne faisait quoi que ce soit
en Arcachon sans en avoir au préalable parlé à Pauline.
Elle commentait,
ajoutait son grain de sel,
se faisait Maître de Cérémonie,
muse, attendait, l’oreille baissée,
qu’on ait terminé de parler
pour prononcer son verdict…
Pierre Benoît qui trouva gîte et couvert
chez Maurice et Odette,
s’enquit de Pauline
et vint la rencontrer.
Elle lui suggéra quelque visite à l’île Verte,
au nord Gironde pour peaufiner ses informations
avant que de rédiger son roman éponyme.
On dit même qu’elle l’y accompagna.
Il lui en sut gré, et pour la remercier,
s’installa toute une saison chez elle.
Car pour lui, sa présence était un honneur qu’il faisait à autrui…
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Pierre Fresnay, avec Yvonne Printemps,
vint passer une autre discrète saison sur les rivages du bassin,
et quand il sut que Pauline y résidait,
il la débusqua,
et la convint à de délicieuses soirées en leur compagnie.
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Très vite, elle leur devint indispensable,
elle était de tous les dîners, gaie,
incollable sur tout et tous ;
elle dévoilait gentiment les petits travers
qu’elle avait notés chez l’un ou l’autre
et renversait sa chevelure en arrière
avec des gloussements de honte d’avoir trop parlé.
Mais, à Pauline tout était pardonné.
Lors d’une calme promenade dans ce Moulleau
où chacun maintenant savait que c’était elle,
elle s’arrêta en admiration devant la grille du presbytère :
devant elle, le plus beau jardin qui lui avait été donné de voir :
cascades de giroflées,
feu d'artifice de monbretias
*
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de lavande, débordant des rocailles, clématites,
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millepertuis courant à ras de sable,
solanum et roses trémières,

explosion de marguerites, d'alstroemerias,
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de cosmos,
de bleuets,
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légers ombrages des eucalyptus et de l’olivier...
Elle poussa la grille,
et par ce biais, fit la connaissance de l’abbé Marcou,
ci devant curé de la paroisse et grand instigateur de l’ordre du jardin.
C’est lui qui l’instruisit sur l’origine du mot Passes
« Monsieur le Curé, votre église porte un nom bien cocasse :
Notre Dame des Passes, ! vous n’y pensez pas ? . . . »
*
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Et de renverser en arrière sa lourde chevelure
dans un gloussement de diva.
Le père Marcou en marin aguerri,
lui expliqua que les passes
étaient ces deux bras d’eau
qui permettaient aux marées de pénétrer
et de sortir du bassin, et non pas…
« Vous savez, pour moi, les passes, c’était :
- Cinq francs la passe !
qu’annonçait la grosse putain de la rue de Budapest !
Que voulez vous monsieur le Curé, à chacun ses références ! »
Le père Marcou et elle devinrent très grands amis,
Pauline prit en mains la destinée du jardin,
avec un bonheur inégalé.
Passèrent les années.
Chaque célébrité dès son arrivée,
déboulait avenue Saint François Xavier
et c’étaient des échanges à n’en plus finir :
Jean Marais,
qui rejoignait son frère chaque été sur le bassin,
lui tomba dans les bras,
puis lui saisissant les mains en se reculant,
la regarda avec un sourire délicieux :
« Pauline, ici ! vous ! . non ! . .. ».
Alain Delon, avec Nathalie, et le petit Anthony,
en séjour chez les Poniatowski,
passèrent plusieurs soirées avec elle,
Marthe Mercadier l’appela de Paris pour lui demander conseil :
elles deux concoctèrent une visite au Canon
où Marthe se décida à l’achat
d’une adorable propriété en bord de plage.
Pauline l’aida au choix des rideaux,
mettant comme toujours à profit son goût,
ses idées raffinées.
Parmi les derniers,
il y eut récemment Obispo, oui,
le Pascal, installé au Ferret,
mais après avoir pris conseil de Pauline.
Il balançait entre les deux rives nord
ou sud du bassin.
Pauline lui recommanda la paix de la pointe du Cap,
elle-même n’avait que trop su ce qu’était la célébrité à Arcachon
bien qu’elle reconnut que la région n’avait rien à voir
avec les folies mondaines de la Côte d’Azur.
*
*
Il y a peu, Pauline s’est éteinte .
Une belle cérémonie réunit en l’église Notre Dame des Passes
tout le gratin parisien qui n’avait pas oublié
la vieille amie,
la confidente,
la pareille.
Pauline, la discrète,
qui n’avait pas réussi sa retraite calme,
qui avait rayonné sur tout ce que le bassin comptait de gloires,
de noms, de célébrités …
Pauline, qui avait quitté Paris
pour la paix, laissant derrière elle
quarante années de souvenirs à Saint Germain,
comme Dame Pipi à la Brasserie Lipp,
parmi les fantômes de Miles Davis,
François Mitterrand,
André Malraux,
Saint Exupéry,
Gide,
Sartre,
et
Simone ,
Greco,
Hemingway
ou Léon Blum...
*
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Pau, 11 juillet 2008
Note de l'auteur:
tous les noms et prénoms cités renvoient
à des personnes existant ou ayant existé,
et habitués d'Arcachon,
SAUF
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Pauline Marchicourt,
évidemment
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09:59 Publié dans Amitié, Aquitaine et Grand Sud Ouest, Arcachon, Environnement, nature, Eté 2015, Grande Histoire et petites histoires, Humour, rire, sourire, ironie, Landes, Noir&blanc que j'aime, Nouvelles et écrits personnels protégés par la loi, Objectif et grands formats, Objectif plume | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : arcachon, moulleau, pâtisserie foulon, célébrités, cap ferret, pierre benoit, pierre fresnay, marcelle chantal, notre dame des passes