24/03/2018
25 mars, jour de l'Annonciation
le 25 mars, l'Eglise célèbre l'Annonciation, ce 25 mars
est une date symbolique, 9 mois avant l'autre date
symbolique de la Nativité ,
télescopage de dates puisque cette année,
nous célébrons le même jour l'Annonciation
et le dimanche des Rameaux.
Au fait, c 'est quoi l'Annonciation ?
Question souvent posée en cours d'Histoire de l'Art,
par des étudiants venus là par choix, par goût, mais
dépourvus des bases de connaissances en matière
d'Histoire des Religions indispensables pour pourvoir
appréhender la peinture .
A laquelle je rajouterai la Musique, la Littérature,
la Sculpture, l'Architecture, la Philosophie...
L'ANNONCIATION, un tout petit rappel,
évoque le jour où Marie reçut de la part de l'Archange
Gabriel l'Annonce de sa maternité prochaine ,
la Venue du Christ en son sein.
Très souvent représentée en peinture ,
suivent quelques tableaux célèbres :
Botticelli, Vinci, Le Caravage, van der Wieden,
Fra Angelico,........et presque toujours la présence de l'Esprit
Saint, la Colombe d'où part le fléchage vers Marie
mais voici pour moi, la plus originale
l'Annonciation de Lorenzo LOTTO
Exposition exceptionnelle qui se tint en mars 2011
Scuderie del Quirinal, Rome Scuderie del Quirinale

œuvres et chefs d'œuvre de Lorenzo LOTTO
(Venise 1480 Lorette 1556),
réunies et parmi elles ,
l' Annonciation
bien éloignée de l'idée habituelle que nous nous faisons de la
scène.
huile sur toile 166 X 114

Un intérieur intime, le bonnet de nuit et un chiffon suspendus,
le lit, le sablier, le chat domestique...
un intérieur qui n'est pas sans rappeler le traitement des
intérieurs flamands,
une perspective extérieure par l'échappée de la fenêtre,
trois personnages, qui apparemment sont indépendants les
uns des autres,
l'archange Gabriel, tout en puissance et en musculature ,
jeune homme ailé , beau, bouclé, qui semble se poser à
l'instant du tableau, les vêtements flottent comme saisis
dans le vol,
Dieu le Père, couché sur un nuage, vieillard aux cheveux
blancs et barbe fournie, image traditionnelle du Créateur,
et Marie, qui occupe le devant de la scène,
c'est elle l'énigme de cette annonciation.
Regardez-la ,
et que remontent à nos mémoires les paroles
du Magnificat
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
elle nous regarde et nous prend à témoins, nous
spectateurs intemporels, nous tous les âges , comme ceux
du 16 ° siècle qui les premiers ont vu l'œuvre, aujourd'hui
nous sommes interpellés par le regard, le geste des mains
ouvertes qui questionnent.
" Que m'arrive-t-il ? Je n'y suis pour rien,
je n'ai rien demandé, vous m'en êtes témoins ".
Les mains qui ne sont pas en prière, ne semblent pas
en parfaite acceptation non plus, la surprise et
l'inquiétude dans le regard, la posture indéterminée,
est-elle agenouillée, accroupie ?
Elle s'est précipitamment retournée vers nous,
(le livre de prières est dans son dos ), en équilibre de
toutes façons, équilibre fragile et précaire,
éclat des coloris de ses vêtements, bleu et rouge, le
drapé qui cerne une Marie déjà grosse semble-t-il,
l'Archange à l'ombre immense et qui montre du
doigt le Responsable, comme pour nous rappeler qu'il n'est
que le messager,
le fléchage des mains jointes de Dieu qui conduit notre
regard du Créateur à l'intime de Marie.
La lumière éclaire les trois visages différemment, venant
de la droite du tableau:
-le visage de Dieu est dans l'ombre, car il regarde vers
la gauche et le bas
-l'Archange est nimbé de lumière, une lumière si puissante
et dont on ne perçoit pas la source, bras droit levé, lys,
jambe gauche mais son visage n'est pas franchement
éclairé
-et Marie, visage lumineux et transparent, très pâle,
est -ce seulement la lumière ou ce qui arrive
qui donne à ce visage cette transparente texture ?
Les peintres n'en finiront jamais de nous interroger par
leurs œuvres et les histoires qu'ils nous content.
Mais aujourd'hui, 25 mars 2018 , on nous rappellera lors de la
lecture de la Passion , au centre de la messe des Rameaux,
la mise à mort du Christ.
Patience, il n'y a pas de Lumière de Pâques
sans Vendredi Saint.

21:51 Publié dans actu, Histoire de l'Art, peinture,danse,sculpture,archit, Objectif et grands formats, Passions, Printemps 2018, Religion (s), Rome | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : annonciation, representation, peinture, renaissance, lorenzo lotto, exposition, rome, histoire de l'art
14/05/2014
ASCENSION
L'Ascension du Seigneur désigne le moment
où le Seigneur Jésus-Christ
fut élevé au Ciel à la vue de ses disciples
(Évangiles selon Saint Luc 24, 50-53; Saint Marc 16,19 )
L'Ascension est fêtée quarante jours après Pâques.
Ce quarantième jour (chiffre symbolique), marque la fin de la présence physique de Jésus sur la Terre, après sa mort et sa résurrection.
Mais Jésus n'abandonne pas pour autant les hommes:
il leur envoie son Esprit Saint le jour de la Pentecôte, et intercède sans cesse en leur faveur auprès de Dieu le Père
(He 9, 25).
L'Ascension en peinture, quelques exemples de représentation
Andrea Mantegna
Les Très Riches Heures du Duc de Berry
Giotto di Bondone

Apocalypse de Bamberg
Icône

17:03 Publié dans actu, Histoire de l'Art, peinture,danse,sculpture,archit, printemps 2015, Religion (s) | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ascension, religion, chrétienté, catholicisme, évangiles, peinture, histoire de l'art
19/12/2011
Quand un E.T rencontre une Hellène
De passage à Paris,
le Petit Prince visite le LOUVRE
Rencontre au sommet grâce à Pierre DESPROGES

07/10/2010
Le tribut de Saint Pierre


un bon moyen de mémoriser un cours sur le renouveau de la peinture toscane au début du XV° siècle : faire une note !
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Masaccio (1401 -1428) a procédé à la révolution picturale qui conduisit à abandonner les traditions du gothique international .
http://www.larousse.fr/encyclopedie/peinture/gothique_int...
http://histoiredelart.net/courants/gothique.html
Cette révolution touche la peinture florentine après avoir concerné la sculpture, (dès 1401 ) puis l'architecture.
Confiée à Masolino dans un premier temps , qui en mourant laisse la place à son élève Masaccio, la commande d'une fresque décrivant la vie de saint Pierre en la chapelle Brancacci de Santa Maria del Carmine à Florence fut réalisée en épisodes encadrés d'une architecture en trompe-l'œil, avec pilastres et corniche à denticules.
Cette disposition permet une ouverture au spectateur qui regarde ainsi l'histoire se dérouler sous ses yeux.
Voici un des épisodes :
Le Tribut de Saint Pierre
Masaccio , vers 1427
255 X 598 cm
chapelle Brancacci
Santa Maria del Carmine Florence
On y retrouve la tradition de la narration continue , représentation simultanée de divers moments de l'histoire
dans la partie centrale : le collecteur d'impôts qui exige la paiement de la taxe de la ville de Capharnaüm
Pierre qui s'interpose
le Christ qui déjà en acceptation de son sort, accepte et demande à Pierre d'ouvrir la gueule du premier poisson qu'il aura pêché : il y trouvera une pièce pour payer la taxe.
à gauche
Pierre ouvrant la gueule du poisson qu'il a pêché et dans laquelle il trouve la pièce promise par Jésus en règlement de la taxe
à droite
Pierre payant la taxe devant l'entrée de la ville

L'innovation majeure réside dans la représentation des bâtiments qui donne une vraisemblance à la peinture
perspective , inspirée des recherches en architecture de Brunelleschi
avec raccourcis qui concernent les surfaces (bâtiments, arcades,..)
les nimbes (auréoles ) ici aussi représentés en raccourci, à la différence de ce que l'on voyait dans la peinture du gothique international
Toutes les lignes de fuite se concentrent sur la tête du Christ. Point de fuite moralisé.

les appuis
leur représentation au sol est très précise, vraisemblable
tout comme le volume des corps
les protagonistes
sont éclairés par la droite (lumière directionnelle ) la lumière modèle l'anatomie (les jambes ) avec un effet de clair-obscur qui permet de forts contrastes , la lumière tourne autour des personnages : relief, modelé, rondeur.
NB : On note l'absence de détails ornementaux des étoffes ( à la différence de la peinture du gothique international)
le lieu
les limites d'une ville
(borne, pont, première maison, celle du collecteur d'impôts )
en arrière plan, chaîne de montagne avec rivage, végétation, route sur laquelle les protagonistes peuvent se déplacer , le peintre ménage du vide entre eux, de l'espace , ce qui est nouveau ( « parcourabilité »)
Très forte affirmation des ombres portées
personnages déployés en profondeur
les 11 apôtres sont représentés dans un arc de cercle en raccourci
L'espace est utilisé pour représenter le temps
on note deux fléchages vers la gauche
(main de Jésus, main de Pierre ) vers la gauche du tableau qui invite le spectateur à aller voir vers le futur
Pierre ouvrant la gueule du poisson

( à noter que les textes de la Bible étaient très bien connus des contemporains pour lesquels le récit ne présentait pas de mystère )
on note un fléchage vers la droite de la main du collecteur
dernier temps du récit : Pierre paie le tribut


19:37 Publié dans Histoire de l'Art, peinture,danse,sculpture,archit | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : histoire de l'art, florence, delphine trebosc, toscane, masaccio, peinture florentine, renaissance, perspective, lignes de fuite